Oyez, oyez…
Les derniers parchemins livrés chez vous par nos corbeaux.

Le moment arthurien de « The West Wing »

the-west-wing

En 1972, Umberto Eco se demandait si la société occidentale se dirigeait vers un nouveau Moyen âge1. Que la question ait été pertinente ou pas, elle montre que le médiévalisme, c’est-à-dire le rapport que nous entretenons à un Moyen âge largement fantasmé, semble occuper un espace de plus en plus important dans notre environnement. Jusqu’à prendre des formes inattendues. Certaines productions audiovisuelles peuvent ainsi laisser apparaître des caractéristiques médiévalistes sans qu’il n’y ait ni château ni chevalier à l’écran, comme, par exemple, ces quelques épisodes de la série américaine de politique-fiction The West Wing.

Le moment arthurien de The West Wing

Le Moyen âge est bien présent dans l’imaginaire politique américain, comme le montre l’utilisation de la comédie musicale Camelot (créée à Broadway en 1960). Une semaine après l’assassinat du président Kennedy à Dallas (le 22 novembre 1963), son mandat a été comparé par sa veuve, dans une interview célèbre, au règne du roi Arthur et à « one shinning moment », expression tirée des paroles du refrain de la chanson qui donne son titre au spectacle. Il s’agissait d’idéaliser un moment qui a été vu, par la suite, comme un instant de grand optimisme politique. L’adaptation de la comédie musicale pour le grand écran en 1967 (avec Richard Harris dans le rôle du roi Arthur) renforcera cette image positive, voire utopique, alors que l’Amérique s’enfonce peu à peu dans le bourbier du Vietnam2.

Lire la suite de l’article sur le blog d’Adrien Genoudet, Fovéa

  1. U. Eco, « Le Nouveau Moyen âge », dans Id., La Guerre du faux, Grasset, 1985. Article paru initialement dans l’Espresso, 1972 .
  2. Voir à ce titre W. Blanc, « Arthur’s not dead », Histoire et Images médiévales, 53, décembre 2013-janvier 2014, p. 12-14,