présentation du festival
Le Moyen âge, même pas mort…
Avec « Bobines & Parchemins » nous voulons faire sortir l’histoire des universités grâce au cinéma.
Je ne vois pas en quoi le cinéma peut être utile pour ça.
Ok. Prenons un exemple simple. Voilà deux images tirées de deux films que nous voulons projeter. Dans la première, tirée de Prince Valiant (1954), vous voyez Robert Wagner dans le rôle-titre et affublé d’une perruque pour le moins originale tenter d’emballer Janet Leigh.
Oui, ça à l’air d’en prendre le chemin.
Bon. Maintenant, regarder cette autre image tirée du film Flesh + blood, de Paul Verhoven (1985). Même scène (un chevalier et sa dame) et plein quart d’heure love. Vous ne voyez pas une différence.
Déjà, le chevalier n’a pas de perruque ridicule.
Oui, mais encore ?
Bah, il y a les deux cadavres pendus au second plan. Et puis, les deux personnages sont au même niveau, alors que dans la première photo, Robert Wagner est à genoux devant sa belle.
Exact. Parce que nous sommes là devant deux représentations du Moyen âge à moins de trente ans de distance. D’un côté, en 1954, un Moyen âge propre, romantique, qui correspond à l’Amérique bien pensante des années 50, et de l’autre, un Moyen âge sombre, plus dur. La révolution des années 60, la fin de l’idéalisme occidental sont passées par là.
Ca me rappelle un peu la différence entre les westerns hollywoodiens et les westerns spaghetti.
Vous avez raison. Un John Ford avait sa vision de l’Ouest, et un Sergio Leone en proposait une différente, tout comme Henry Hathaway (américain) et Paul Verhoven (hollandais) ont eu leur propre vision du Moyen âge.
Et alors, lequel des deux a vu juste ?
Aucun, et les deux à la fois ! La question n’est pas de chercher la petite bête et de vérifier si le réalisateur propose bien un film historiquement correct, mais de savoir ce qui a pu les influencer. L’opposition entre un Moyen âge sombre et un Moyen âge romantique remonte, au moins, au XIXe siècle (voir au XVIe siècle). S’intéresser à cette question, c’est aussi comprendre comment on écrit l’histoire, « on », et pas seulement « les historiens ». Car avec leurs deux films, Hathaway et Verhoven écrivent aussi de l’histoire. Une histoire qui n’est pas celle des chercheurs, mais qui est sans aucun doute plus diffusée. C’est pour cela qu’elle est une formidable porte d’entrée qui permet d’ouvrir un débat autour de cette période.
Ok. Je comprends. Et le festival. Qui ? Où ? Quoi ? Comment ?
Au cinéma Le Desperado (23 rue des Ecoles, Paris 5e) dont le propriétaire, Jean-Pierre Mocky, s’est montré assez cool pour bien vouloir nous accueillir. La plupart des films, sauf un, seront suivis d’un débat afin que chacun puisse partager son point de vue et ses sentiments par rapport à une période de l’histoire trop souvent réservée aux spécialistes. Pour en savoir plus, rendez-vous dans la rubrique Programme.
Ok, et à part ça ?
Il n’y a pas que les films dans le festoche. Nous organisons aussi une soirée à la Cantada (13 rue Moret, Paris 11e) avec un ciné-concert de Fugu dal Bronx, des contes médiévaux, des lectures de fabliaux érotiques médiévaux et… une surprise. Pour en savoir plus, rendez-vous dans la rubrique Programme.
Vous radotez.
Pas grave, parce que si avec tout ça, certains disent encore que le Moyen Age est mort, c’est qu’il faudra organiser une autre édition de Bobines & Parchemins.
L’équipe du festival.
bonjour !
vous avez trouvé des films en 16mm? en 35 mm? ou des dvd?
je possède un eiky,16mm pour des passges de films aux scolaires (village de la paysanerie de Brie-française!)
cordialement à vous
Presque tous les films seront en 35mm… sauf « Chair+Sang » pour lequel nous n’avons pu obtenir les droits.
Au passage, si vous chercher des intervenants pour des projections dans votre village… on est partant.
Je cherche des gens qui seraient intéressés d’être invités à voir un documentaire que je viens de terminer et pour lequel je vais organiser des projections prochainement….
A la recherche de Vaubeton
Dans un village en Bourgogne, les époques du passé se chevauchent comme les couches découvertes dans les fouilles archéologiques. Ici, la recherche d’une bataille racontée dans une chanson de geste a fait découvrir d’autres vestiges plus anciens. Ici, Girart de Roussillon et sa femme Berthe ont fondé l’ordre des moniales qui s’est transféré à Vézelay. Les personnages historiques ne sont pas tout à fait ceux de la chanson de geste. Pourtant des liens existent, apparents ou souterrains. A travers la poésie, la musique, les objets ou les lieux, des fragments du passé s’offrent à nous. Et les voies de recherche sont multiples…