Les Croisades au cinéma 7ème édition Festival Bobines et Parchemin Au cinéma les Écoles 21, 23 rue des Ecoles 75005 Paris 13 juin – 15 juin 2019
ALEXANDRE NEVSKI (1938, SERGUEÏ EISENSTEIN), JEUDI 13 MAI 2019, 20H.
Projection suivie d’une discussion avec Mélissa Melodias (doctorante en cinéma rattachée à THALIM) et William Blanc (historien). Dans la Russie au 13e siècle, un prince s’oppose à l’invasion des chevaliers teutoniques. Un classique du cinéma russe.
SALADIN (1963, YOUSSEF CHAHINE), VENDREDI 14 JUIN 2019, 20H
Projection suivie d’une discussion avec Christophe Naudin (historien spécialiste des croisades et enseignant). Saladin, qui vient de remporter une victoire sur les Croisés à Alexandrie, prépare la bataille pour libérer Jérusalem occupée par les chrétiens. Une grande fresque cinématographique tournée pendant le mandat de Gamal Abdel Nasser.
LE SEPTIÈME SCEAU (1957, INGMAR BERGMAN), SAMEDI 15 JUIN 2019, 20H
Projection suivie d’une discussion avec Darwin Smith (historien au CNRS et rattaché au LAMOP) et Patrick Saffar (docteur en étude cinématographique, enseignant et critique). Au 14e siècle, un chevalier est de retour en Suède après 10 ans passés en croisade. Il affronte la mort au cours d’une partie d’échec, le temps de trouver des réponses à ses problèmes métaphysiques. Un des plus grands films qui ait été tourné sur le Moyen Âge d’après Jacques Le Goff.
6ème édition Festival Bobines et Parchemin
Au cinéma les Écoles 21, 23 rue des Ecoles 75005 Paris
30 mai – 3 juin 2018
Les Vikings (1958, Richard Fleischer) : Mercredi 30 mai 2018, 20h
Projection suivie d’une discussion avec Geneviève Bührer-Thierry (historienne à l’université Paris 1 et rattachée au LAMOP) et Patrick Saffar (docteur en étude cinématographique, enseignant et critique). Un classique hollywoodien avec Kirk Douglas et Tony Curtis qui a considérablement marqué la représentation du viking au cinéma. La première séance est offerte aux spectateurs ornés d’un casque à corne.
Le 13ème guerrier (1999, John McTiernan) : Jeudi 31 mai 2018, 20h
Projection suivie d’une discussion avec Caroline Olson (docteure en études germaniques et spécialiste de l’image du viking) et Pierre-Brice Stalh (historien à l’université Paris 4 et rattaché au REIGENN). Quand le maître des films d’action s’attaque au mythe de Beowulf et à l’imaginaire Viking ! Un film qui doit également beaucoup à Michael Crichton qui s’inspire ici du récit d’Ibn Fadlan, voyageur arabe du Xe siècle.
Le guerrier silencieux, Valhalla Rising (2009, Nicolas Winding Refn) : Vendredi 1 juin 2018, 20h
Projection suivie d’une discussion avec Laurent Di Filippo (spécialiste des mythologies nordiques) et Philippe Piazo (critique de cinéma). Un film sombre mais empreint d’esthétique sur l’arrivée en Amérique des hommes du Nord.
Dimanche 3 juin 2018 15h : « Paris au haut Moyen Âge » : Visite du Paris médiéval en compagnie de Julie Pilorget et Léa Herménault.
Avec le soutien du magazine L’Histoire, du Lamop (Paris 1 – CNRS), du Gahom.
La 5e édition du festival Bobines et Parchemins se tiendra du 19 au 21 mai à Paris. Elle aura pour thème « le roi Arthur au cinéma ». Chaque projection de film sera suivie d’un débat avec des spécialistes.
La quatrième édition du festival Bobines et Parchemins a été un succès. Tout d’abord parce que vous avez été nombreuses et nombreux à venir, à participer aux débats et à vous prêter au jeu, en vous déguisant à la mode médiéval et en apportant, à la projection de Sacré Graal, vos noix de cocos. Ensuite parce que, durant les six projections, la conférence au musée de Cluny, la balade historique à Paris et le spectacle de fabliaux, les rires n’ont pas cessé de fuser. Nous avons tous ri avec le Moyen Âge et du Moyen Âge. Comme quoi, cette époque qui charrie une image souvent négative peut aussi être l’occasion de franches rigolades. Alors, un grand merci à nos intervenants qui ont toutes et tous su partagé avec le sourire leur connaissances avec le public avec, par ordre alphabétique, Jacques Berlioz, Yohann Chanoir, Béatrice Delaurenti, Pierre-Olivier Dittmar, Juliette Drigny et la compagnie en carton, Fanny Madeline, Philippe Morisson, Didier Panfili, Patrick Saffar, Judith Sibony, Darwin Smith. Merci aussi à nos partenaires : l’université Paris 1, le Lamop (CNRS-Paris 1), le Gahom (EHESS), le magazine l’Histoire, le musée national du Moyen âge de Cluny, la revue Jeune Cinéma, Histoire et Images médiévale, Histoire pour tous, la maison des initiatives étudiantes et la société nationale des dompteurs d’hirondelles africaines. Merci aussi à vous tous qui êtes venus. Nous espérons toutes et tous vous voir de nouveau lors de la 5e édition (eh oui, déjà) du festival qui aura pour thème : les moulins à eau cisterciens du XIIIe siècle dans le cinéma norvégien…
L’équipe du festival
Le spectacle de fabliaux de la compagnie en carton (mise en scène Juliette Drigny).
Durant la balade de Darwin Smith autour du thème du théâtre à Paris au Moyen Âge, un passant, passionné par l’intervention, tente dune reconstitution du carnaval médiéval.
Préparez-vous à rire ! La 4e édition festival Bobines et Parchemins se tiendra du 16 au 26 mars à Paris. Le programme est disponible ici. Rappel : l’entrée est gratuite pour celles et ceux qui viendront en costume médiéval.
La 5e édition du festival Bobines et Parchemins se tiendra du 19 au 21 mai à Paris. Elle aura pour thème « le roi Arthur au cinéma ». Chaque projection de film sera suivie d’un débat avec des spécialistes.
Le Moyen Âge a longtemps fait peur, avec ses châteaux hantés, ses sorcières, ses salles de tortures et ses inquisiteurs fous. Il est perçu, depuis le début du XIXe siècle, comme le miroir inversé de notre modernité. Sans doute est-ce pour cela qu’il fait aussi rire depuis fort longtemps, que ce soit pour s’en moquer ou conjurer la peur qu’il suscite.
La quatrième édition du festival Bobines et Parchemins,du 18 au 26 mars 2016 au cinéma Le Desperado et à la Cantada, se propose d’explorer le médiévalisme comique et la représentation de la comédie au Moyen Âge. Au programme :
Nous avons beaucoup insisté sur le rôle des recluses au Moyen Âge durant cette émission. Afin d’en savoir plus, Julie Pilorget met à votre disposition un de ses articles sur la question (disponible en téléchargement ici) et renvoie également à un article plus ancien de Paulette L’Hermite-Leclercq (disponible en téléchargement là).
Bobines et Parchemins, le festival des films consacrés au Moyen Âge. Troisième édition, cette année, du 14 au 29 mars, autour de la thématique des femmes du Moyen Âge au cinéma.
Pour le programme complet du festival, cliquer sur ce lien.
Cette année, le festival du film médiéval Bobines et Parchemins est consacré aux femmes du Moyen âge au cinéma et se déroulera du 14 au 29 mars 2015, au cinéma Desperado, à la Cantada, au cinéma Jacques Prévert d’Aulnay-sous-Bois, et à la librairie Aaapoum Bapoum. Le programme en PDF est disponible ici, et le dossier de presse là.
Rappelons enfin que l’entrée, au Desperado, est gratuite pour celles et ceux qui viendront en costume médiéval.
IMAGE 1 – Le Dernier samouraï (2003), image officielle du film. La fin des guerriers japonais est associée, en bas à gauche, à une charge à cheval glorieuse, katana au clair.
Après avoir étudiée, dans Histoire et Images médiévales #58 la représentation des samouraïs dans le cinéma japonais et dans les manga, nous allons nous intéresser à celle développée par le cinéma occidental à travers l’étude d’un cas récent et emblématique.
La dernière révolte des samouraïs contre la modernisation et l’occidentalisation du Japon, monture au galop, cheveux au vent, chargeant katana au clair… s’il ne fallait retenir qu’une seule scène du Dernier samouraï, film américain à grand succès – près d’un demi milliard de dollars de recette – réalisé en 2003 par Edward Zwick, ce serait celle-là. Une image qui renvoie, plus qu’aux événements dépeints dans le film, à nos propres représentations, à notre fascination des samouraïs et, plus largement, du Moyen âge.
Oyez ! Oyez !
La prochaine édition du festival Bobines et Parchemins se tiendra du samedi 14 au dimanche 29 mars 2015.
Il aura pour thème les femmes au Moyen âge dans les films. Au programme, des films éclectiques, réalisés des années 60 aux années 2000, allemands, japonais, suédois (La Source d’I. Bergman), français (Le procès de Jeanne d’Arc de R. Bresson), des films d’auteur-e-s, mais aussi des films grand public (Jeanne d’Arc de L. Besson) et même un court métrage d’animation sortie en 2011, Bisclavret, en présence de sa réalisatrice, Émilie Mercier. Et comme les années précédentes, celle et ceux qui viendront en costume pourront voir les films gra-tui-te-ment. Si, si, si…
Et ce n’est pas tout ! Le samedi 28 mars se tiendra au Desperado, un débat autour de la BD, le Moyen âge et les femmes, en présence de plusieurs auteur-e-s, notamment Valérie Mangin et Jeanne Puchol, respectivement scénariste et dessinatrice de la BD Moi, Jeanen d’Arc. D’autres auteurs nous rejoindront.
Vous en voulez encore ? Et bien oui, car, pour le modique somme de zéro euro, le dimanche matin, l’équipe du festival vous convie à une balade découverte autour des femmes dans le Paris médiéval, avec deux doctorantes spécialistes de la question, Julie Pilorget et Léa Hermenault.
Préparez vos agendas pour le programme complet qui sera finalisé d’ici un mois et rendez-vous sur les lieux du festival :
cinéma Le desperado, 23 Rue des Écoles, Paris, 5e.
cinéma Jacques Prévert, 134 Avenue Anatole France, Aulnay-sous-Bois.
En 1972, Umberto Eco se demandait si la société occidentale se dirigeait vers un nouveau Moyen âge1. Que la question ait été pertinente ou pas, elle montre que le médiévalisme, c’est-à-dire le rapport que nous entretenons à un Moyen âge largement fantasmé, semble occuper un espace de plus en plus important dans notre environnement. Jusqu’à prendre des formes inattendues. Certaines productions audiovisuelles peuvent ainsi laisser apparaître des caractéristiques médiévalistes sans qu’il n’y ait ni château ni chevalier à l’écran, comme, par exemple, ces quelques épisodes de la série américaine de politique-fiction The West Wing.
Le moment arthurien de The West Wing
Le Moyen âge est bien présent dans l’imaginaire politique américain, comme le montre l’utilisation de la comédie musicale Camelot (créée à Broadway en 1960). Une semaine après l’assassinat du président Kennedy à Dallas (le 22 novembre 1963), son mandat a été comparé par sa veuve, dans une interview célèbre, au règne du roi Arthur et à « one shinning moment », expression tirée des paroles du refrain de la chanson qui donne son titre au spectacle. Il s’agissait d’idéaliser un moment qui a été vu, par la suite, comme un instant de grand optimisme politique. L’adaptation de la comédie musicale pour le grand écran en 1967 (avec Richard Harris dans le rôle du roi Arthur) renforcera cette image positive, voire utopique, alors que l’Amérique s’enfonce peu à peu dans le bourbier du Vietnam2.
Depuis Le Septième sceau d’Ingmar Bergman (1957), la Peste noire fait partie des grands sujets traités par le cinéma médiévaliste, mais qui induit, selon les films, un message totalement différent. Ainsi, si la Peste du Navigateur (1988), dont nous avons parlé dans H&IM 54 était un moyen d’interroger notre société moderne, celle de l’excellent Black Death (2011) permet au contraire de plonger dans les craintes que concentre le Moyen âge dans l’imaginaire occidental contemporain.
Black death, le Moyen âge au coeur des ténèbres
L’intrigue du Navigateur et de Black Death tourne autour d’un même élément : un village semble être protégé de la pandémie et veut le rester. Mais dans le second film, cette apparente protection attire les foudres d’une hiérarchie ecclésiastique obscurantiste dont l’intervention provoque une réaction en chaîne sanglante.
Avec Wizards, un film incroyable de Ralph Bakshi (1977), une apocalypse qui vous en mettra plein la vue, de la fantasy à la fois adulte et adolescente, du rock n’roll et des magiciens ! Le tout suivi, comme d’habitude, d’un débat.
Bonjour Florent. Parle-nous un peu du péplum… comment le définirais-tu ?
Classiquement, je dirais que le péplum est un film se déroulant dans l’Antiquité (j’entends par « Antiquité » la période allant de la fin de la préhistoire à la chute de l’Empire romain, en 476). Bien sûr, ce terme va bien au-delà de sa stricte définition. Il a fini par définir un genre à l’esthétique bien précise malgré ses déclinaisons nationales (Hollywood, Cinecittà, etc.).
Pour coller au thème du festival, la catastrophe marquant la fin d’un monde à l’air de faire partie du genre péplum…
Comme tout genre populaire « à grand spectacle », le péplum a ses climax, ses fins attendues où le suspens, l’action et les effets spéciaux forment une apothéose digne de procurer au spectateur sa dose d’adrénaline. Plusieurs types de ces fins coexistent : le combat de gladiateurs qui se termine en révolution populaire, la grande bataille avec beaucoup de morts et le cataclysme (entendez par là, submersion marine, tremblement de terre et/ou éruption volcanique). Cette dernière catégorie de fin spectaculaire est la plus populaire et on la retrouve en conclusion de grands classiques comme la série des Derniers jours de Pompéi (italiens ou américains), Le Colosse de Rhodes de Sergio Leone (1961), Hercule à la conquête de l’Atlantide de Vittorio Cottafavi (1961), Sodome et Gomorrhe de Robert Aldrich (1962) et on peut aussi en trouver des occurrences dans des œuvres comme Les dix commandements (1923 et 1956) avec la traversée de la Mer Rouge.
Quel est le sens de la catastrophe ou de l’Apocalypse dans les péplums ? Alors qu’au XIXe siècle, la catastrophe se déchristianisait suite au tremblement de terre de Lisbonne (1755), on a l’impression qu’avec le péplum, la catastrophe reste liée à une punition divine.
Écho à l’idée biblique de châtiment divin, le cataclysme final des péplums a un double rôle : punir inéluctablement les « méchants » et plus globalement les populations païennes licencieuses et usant de divertissements dégradants et amoraux (et ce, plus radicalement et définitivement que pourrait le faire le héros) mais également punir symboliquement le spectateur qui se délecte devant des scènes de violences et d’érotisme. Puni par procuration, le spectateur voyeuriste peut ressortir absout de son plaisir coupable. La connotation religieuse de ces séquences n’est donc pas un hasard dans des pays pour lesquels le sentiment religieux est très développé (puritanisme américain ou ferveur catholique dans une Italie qui vibre à l’heure du Concile Vatican II).
Peux-tu nous parler des Derniers jours de Pompéi ? La version de 1959 n’est pas la première. En quoi reprend-elle les codes des précédentes versions et en quoi s’en détache-t-elle ?
En fait, le roman d’Edward Bulwer-Lytton a été l’un des plus adaptés, et ce, depuis les débuts du Cinéma. On compte déjà plusieurs versions américaines et italiennes dès les années 1910. Après le créateur de King Kong en 1935 et le français Marcel L’Herbier en 1947, c’est Sergio Leone qui s’attaque au mythe. Mais là où les autres réalisateurs se faisaient un point d’honneur à respecter l’intrigue de Bulwer-Lytter, Leone opte pour un pastiche à l’antique des films d’aventures/espionnages à la James Bond qui fleurissent à l’époque. Au jeune et frêle esthète athénien fait place un solide et musclé officier de l’armée romaine, l’enquête autour des cultes orientaux vire rapidement à la révolution populaire (populiste?). Bref, l’action et un certain second degré priment au détriment d’un réel scénario et de personnages crédibles. Mais cela importe peu à Leone qui ne s’intéresse qu’à aligner des scènes de bravoure qui rivalisent d’efficacité visuelle et de spectaculaire. Cette façon de traiter l’histoire et l’Histoire est tout à fait caractéristique de la production italienne des années 50-60 et débouchera sur une série de films s’inspirant du succès de l’oeuvre de Leone dont un médiocre clone : Les derniers jour d’Herculanum de Gian Franco Parolini (1962).
Les quatre cavaliers de l’Apocalypse, par Viktor Vasnetsov, huile sur toile, 1887.
Dans l’imaginaire contemporain, Apocalypse et Moyen âge semblent aller de paire. Rares sont les films médiévalistes où il n’est pas questions de fin du monde, où qui ne représente pas une société en plein déclin, au bord de sa propre destruction. La fantasy, ce miroir déformé de notre Moyen âge imaginaire, semble, elle aussi, se résumer à un genre apocalyptique, entre la guerre de l’anneau du cycle de Tolkien jusqu’au fameux « Winter is coming » de la série Game of Thrones. Même la science-fiction ne cesse d’associer catastrophe planétaire et époque médiévale.
Certes le Moyen âge a connu des crises graves, comme la fin de l’Antiquité, ou la Peste noire. Mais le XXe siècle aussi a connu ses grandes catastrophes, comme la Shoah ou la Seconde mondiale ? Pourquoi alors s’obstiner à ne voir le Moyen âge qu’à travers le prisme de l’Apocalypse ? Est-ce parce que notre eschatologie (c’est-à-dire notre rapport avec la fin des temps) doit tout, ou presque, au Moyen âge ? Sans doute pas, comme vous allez le découvrir au cours de cette émission radiocalyptique qui vous entraînera des récits pré-chrétiens jusqu’à la science-fiction d’Isaac Asimov en passant par saint Augustin, les croisades et Mélancholia de Lars Von Trier. Oui, tout ça, et plus encore, car nos invités, très en verve, se sont même permis un crochet du côté du bouddhisme, des mangas et de la série Il était une fois l’Homme (voir plus bas)…
Nos invités, parlons-en justement. Nous avons eu le plaisir de recevoir sur nos ondes le grand pape de la fin des temps, Jean-Noël Lafargue, maître de conférences associé à l’université Paris 8, blogueur virtuose et auteur du livre Les fins du monde paru chez François Bourin éditeur (2012), accompagné de son âme damnée au regard torve, Adrien Genoudet, doctorant à Paris 8, chargé de TD à Science Po et animateur du blog Fovéa. Et, pour faire sonner les mégas hertz de l’Apocalypse, le quatrième cavalier des platines, j’ai nommé Exomène. Bonne écoute :
APOCALYPSE MÉDIÉVALE – APOCALYPSE MODERNE : QUELLES DIFFÉRENCES ?
Notre époque est apocalyptique, sans doute même plus que le Moyen âge. Mais, comme nos invités l’ont dit durant l’émission, cette Apocalypse est bien différente de celles envisagées par Jean de Patmos au Ier siècle de notre ère ou par le pseudo-Méthode. La fin des temps médiévale est une fin en soi. Aucun auteur n’imagine ce qui peut se passer au-delà du Jugement Dernier, personne ne pensait à un moment post-apocalyptique. Refus logique, car la fin des temps correspond aussi à une fin de l’Histoire.
Le genre post-Apocalyptique est une création moderne qui traduit une crainte profonde, mais aussi un espoir. La catastrophe finale, si elle a lieu, ne fait plus partie des plans d’une divinité protectrice. Si tout s’écroule, personne ne nous sauvera. Aussi remarque-t-on des auteurs qui, conscients du trouble qu’entraîne la modernité et les effets pervers des techniques, n’hésitent pas à dépeindre la fin du monde comme inéluctable. Adrien Genoudet remarque ainsi que le générique de la série Il était une fois l’Homme (1978), pourtant créée par Albert Barillé à destination de la jeunesse, dépeint un condensé de l’Histoire avant de se conclure par l’explosion de la planète Terre.
La série, réalisée à la fin des années 70, est en effet l’une des premières à dépeindre la prise de conscience du danger écologique. Jean-Noël Lafargue fait d’ailleurs remarquer qu’à la même époque, au Japon, à la même époque, Hayao Miyazaki avait écrit une série animée Conan, le fils du futur (1978), sur un thème à la fois post-apocalyptique et écologiste.
L’ÉTERNEL RETOUR DE L’APOCALYPSE MÉDIÉVALE
Pour revenir à Il était une fois l’Homme, la minute et demie du générique montre l’évolution des espèces puis de l’Humanité à travers la marche de différentes incarnations du même personnage (le héros, Pierre). Cette évolution est entrecoupée par trois ruptures qui induisent, à chaque fois, un nouveau départ. Il s’agit, à rebours, de l’explosion finale (qui oblige l’homme à aller coloniser d’autres mondes1). Cette fin rappelle l’une des caractéristiques essentielles du genre post-apocalyptique : derrière la crainte, il y a l’espoir de la survie2.
La Révolution française est la seconde rupture du générique. Elle marque l’arrêt du mouvement du personnage vers le spectateur avant de le figer dans une sorte de pause (et de pose) glorieuse et collective3. Ce n’est qu’après qu’il entamera un mouvement de profil, non plus à pied, mais transporté par des engins allant de plus en plus vite. Comme l’a noté Adrien Genoudet, le langage visuel permet ici de faire un parallèle entre l’entrée dans la modernité, le progrès technique et l’accélération du temps qui conduit à la catastrophe faute d’être maîtrisée (d’où l’accélération).
Image 1 : Il était une fois l’Homme Générique (1978). De l’Antiquité à l’entrée dans le Moyen âge.
Mais une catastrophe précède toutes les autres. Dans le générique, la marche tranquille et assurée du personnage avait été déjà arrêtée une fois, au sortir de l’Antiquité. Première rupture, alors que les précédentes incarnations du personnage (égyptienne et grecque) avaient pour décors des monuments (les pyramides, le Parthénon), voilà que l’incarnation médiévale, elle, marche devant un désert (image 1). C’est dans cette désolation qu’il croise sur son chemin une troupe de cavaliers déferlants (alors que lui est à pied) armés de cimeterres, puis une troupe d’hommes débarquant d’un drakkar, représentant les Vikings. Le héros, terrifié, les regarde passer devant lui jusqu’à ce qu’ils occupent complètement l’espace (image 2).
Image 2 : Il était une fois l’Homme Générique (1978). Quand les Grandes invasions occupent l’horizon de l’image.
Un moment passe alors et la marche du personnage peut reprendre, à l’ombre d’un chantier de cathédrale. Le temps compris entre le Ve siècle et le XIIe se résume donc à un gigantesque trou noir de violence, durant lequel la marche du progrès technique (représenté par les monuments) a été arrêtée pour ne repartir que sur les chantiers gothiques (image 3).
Image 3 : Il était une fois l’Homme Générique (1978)
Barillé, admirateur des découvreurs, des explorateurs et des inventeurs4, voit avant tout l’histoire comme une suite de progrès techniques, artistiques et politiques. Le Moyen âge, excepté le moment des cathédrales, se résume à une époque vide et barbare, rude parenthèse entre deux âges d’or incarnés par deux hommes providentiels, l’Athènes antique de Périclès et la Florence de Leonard de Vinci marquant l’entrée dans le Renaissance. Comme l’explique la voix off à la fin de l’épisode 6 traitant de la Grèce classique (intitulé Le siècle de Périclès), alors que l’image montre le soleil se coucher sur l’Acropole (image 4) :
La pensée philosophique, scientifique et artistique va s’assoupir pour 2000 ans. Alors seulement, belle au bois dormant, elle repartira du même point5
Image 4 : Il était une fois l’Homme Épisode 6 « Le siècle de Périclès » (1978).
LE MOYEN ÂGE COMME APOCALYPSE DANS LA SCIENCE-FICTION
Le Moyen âge est donc vu comme un passage à vide que doivent affronter les civilisations après des crises graves. Ainsi les auteurs de science-fiction vont-ils régulièrement associer, même de manière inconsciente, des périodes post-apocalyptiques à un retour au médiéval. Le cas du cycle de Fondation d’Isaac Asimov est symptomatique. Rappelons rapidement la trame des romans : grâce à une discipline nouvelle, la psychohistoire, un groupe de scientifiques réussit à prévoir la chute de l’empire galactique et à organiser un nouvel essor civilisationnel. Mais avant que celui-ci n’ait lieu, la société spatiale doit passer par une période de mille années (concept et chiffre qui rappellent à la fois la tribulation eschatologique chrétienne et les dix siècles du Moyen âge comme il est envisagé classiquement) durant laquelle l’empire n’est plus que l’ombre de lui-même. C’est de cette décadence dont il est question dans l’extrait qui va suivre, et que nous avons lu à la radio. Les derniers empereurs ont quitté le monde totalement urbanisé de Trantor6 pour se réfugier sur une planète voisine :
Mais Néotrantor était là. Sur cet obscur hameau planétaire jadis noyé dans l’ombre de sa puissante voisine, une famille royale fuyant devant le torrent de flamme du Grand pillage s’était précipitée et y avait trouvé un dernier refuge. Ils y avaient vécu – survécu – en attendant que s’apaisent les remous de la rébellion. Ils y régnaient encore, souverains fantômes d’un Empire morcelé en voie de décomposition.
Vingt mondes agricoles composaient, en toute et pour tout, leur Empire galactique ! Dagobert IX, souverain légitime de vingt planètes peuplées exclusivement de paysans renfrognés soumis à des hobereaux réfractaires, était ainsi le nouveau maître de la galaxie, le roi de l’univers.
Dagobert IX avait vingt-cinq ans en ce jour maudit où il était arrivé sur Néotrantor, accompagnant son père. La gloire et la puissance de l’Empire étaient encore bien vivantes dans son esprit. Mais son fils, qui deviendrait peut-être un jour Dagobert X, était né sur Néotrantor. Vingt planètes : voilà quel était son horizon.7
Les allusions médiévalistes dans ce passage sont nombreuses. Tout d’abord, le nom des souverains (« Dagobert ») est une référence directe à la dynastique Mérovingienne des « âges sombres ». On remarquera aussi l’opposition forte entre urbain (l’ancienne capitale Trantor) et rural (la nouvelle capitale), entre citadins (comprendre civilisés) et ruraux(les « paysans renfrognés »), entre universel (l’empire de jadis régnait sur la galaxie) et local (« Vingt planètes : voilà quel était son horizon. »), entre régime politique stable et chaos guerrier (les « hobereaux réfractaires »). Cela n’a rien d’étonnant lorsque l’on sait qu’Asimov a été très influencé par la lecture de l’Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain écrit à la fin du XVIIIe siècle par le Britannique Edward Gibbon, œuvre certes magistrale, mais qui propose une vision assez catastrophiste de la fin de l’Empire romain et de l’entrée dans le Moyen âge8.
Isaac Asimov, en dressant un parallèle entre Moyen âge, disparition des villes et fin de la civilisation, reprend également les poncifs qui avaient cours à son époque, y compris parmi les spécialistes du Moyen âge. Un préjugé qui aura la peau dure. Voilà trente ans, Robert Fossier pouvait encore écrire que : « la ville avant 1200 est un corps étranger, un kyste, une malformation. » Aujourd’hui, les historiens des villes proposent une vision moins catastrophiste. Si les cités antiques se sont rétractées et sont devenues plus petites, c’est autant pour des raisons militaires que pour des raisons sociales9. De même, les « grandes invasions » ont pu générer des phénomènes urbains totalement nouveaux. Venise par exemple, mais aussi les fondations coloniales vikings (York, Dublin) et enfin la civilisation urbaine d’Al-Andalus, dont la capitale, Cordoue, accueillait près d’un demi-million d’habitants10.
Cette association du Moyen âge à une catastrophe est assez classique dans la SF. Citons par exemple Un cantique pour Leibowitz (1961), magnifique oeuvre de Walter M. Miller, dans laquelle après un holocauste nucléaire la civilisation et la technologie ne survivent qu’avec les efforts de moines copistes. Pensons également le cycle d’Hawkmoon de Michael Moorcock (1967-1975) où, après une grande catastrophe (le « Tragique millénaire » – on retrouve à nouveau le chiffre mille associé à une catastrophe -), l’Europe est redevenue un monde féodal morcelé que tente d’unifier un empire violent, la Granbetranne. Comme souvent chez M. Moorcock, la critique au vitriol de l’impérialisme britannique passe par un humour noir désopilant. Les guerriers granbretons prient ainsi quatre dieux terrifiants, Jhone, Jhorg, Phowl et Rhunga a qui nombre d’entre vous a déjà sacrifié sans le savoir11.
Nous avons parlé longuement (quoique pas assez) de L’apocalypse du pseudo-Méthode, texte syriaque composé à la fin du VIIe siècle qui connaîtra une postérité stupéfiante, car il servira de fondement au millénarisme de Jeanne d’Arc au XVe siècle. Ce texte à fait l’objet d’un excellent article en ligne signé Pablo Ubierna, « Recherches sur l’apocalyptique syriaque et byzantine au VIIe siècle : la place de l’Empire romain dans une histoire du salut », Bulletin du centre d’études médiévales d’Auxerre, Hors-série n° 2, 2008.
Jean Fiori a consacré un petit livre vivifiant (et pas cher, ce qui est toujours un plus) sur la question de l’eschatologie médiévale : La fin du monde au Moyen Âge, éd. J-P Gisserot, 2008.
Rappelons aussi le très beau livre de Jean-Noël Lafargue, qui a le mérite d’ouvrir complètement le regard sur les eschatologies orientales, asiatiques et amérindiennes, Les fins du monde, François Bourin éditeur, 2012.
Signalons également le formidable ouvrage de Jérôme Baschet, La civilisation féodale. De l’an mil à la colonisation de l’Amérique, Flammarion, 2006 (2009 pour l’édition de poche), qui consacre un chapitre essentiel aux « cadres temporels de la chrétienté ». Le livre de J. Baschet est sans doute l’une des meilleures synthèses sur le Moyen âge qu’on puisse trouver dans le commerce (ou en bibliothèque). Jetez-vous dessus.
Attendez, ce n’est pas finit. Ceux que le sujet passionne pourront dévorer la somme de Jean Delumeau consacrée à l’Histoire du paradis, notamment le tome II, Mille ans de Bonheur (Fayard, 1995). En ce qui concerne le mythe du roi providentiel et de l’empereur des derniers jours, voyez aussi, d’Yves-Marie Bercé, Le roi caché. Sauveurs et imposteurs. Mythes populaires dans l’Europe moderne, Fayard, 1990. Bonnes lectures…
William Blanc
PS : Marre d’infliger une apocalypse sonore à vos oreilles en écoutant le dernier single de M. Pokora ? Alors foncez écouter Exomène se produire le 29 novembre à La Cantada, à partir de 20h, pour une soirée d’expérimentation musicale. Je serai vous, j’irai !
PS bis : le dernier livre édité et traduit par Jean-Noël, L’Homme le plus doué du monde, par Edward Page Mitchell. Voilà la vidéo de présentation avec, en guest star, le chat de Jean-No !
Trame poursuivie dans Il était une fois l’espace, suite de Il était une fois l’Homme , réalisée en 1981. ↩
La problématique de la plupart des films post-apocalyptique peut se résumer en une simple question : comment survivre et à quel prix ? À ce titre, souligne Adrien Genoudet, Melancholia constitue une exception. ↩
C’est une des rares fois où le personnage n’est pas seul ↩
Il leur consacrera deux séries : Il était une fois les Découvreurs (1994) et Il était une fois les Explorateurs (1997) ↩
Cette analyse du générique d’Il était une fois l’homme mériterait d’être affinée. Albert Barillé consacre ainsi quelques épisodes au Moyen âge, mais pour montrer que les âges sombres on put avoir quelques brefs instants lumineux, comme le règne de Charlemagne. On remarquera aussi que Barillé est un des premiers à décentrer le regard historique en consacrant un épisode au viking, un autre au début de l’Islam et un troisième à l’Extrême-Orient à travers les voyages de Marco Polo. ↩
I. Asimov, Fondation et Empire, livre paru en 1952 mais qui regroupe des nouvelles écrites dans les années 40 pour Astounding Science Fiction (titre phare de l’âge d’or de la SF, dans lequel ont été publié des nouvelles de Isaac Asimov, Theodore Sturgeon, Lester del Rey, A. E. van Vogt, L. Sprague de Camp, etc.). Pour la présente traduction, p. 337-338 de l’édition 2012 parue chez Folio SF. ↩
Gibbon était, rappelons-le, un homme des Lumières pour qui le Moyen âge représentait l’anti-modernité absolue. ↩
L’espace public romain, lieu de compétition entre les grandes familles aristocratiques symbolisé par le forum, a ainsi été abandonné au Haut Moyen âge. ↩
Voir la très bonne synthèse de P. Boucheron, D. Menjot, Histoire de l’Europe urbain – 2 : la ville médiévale, Seuil, 2003 (2011 pour l’édition de poche), p. 29-122. ↩
En leur offrant des diamants dans le ciel par exemple. ↩
Voir, pour un début d’analyse, P. Clermont, Darwinisme et littérature de science-fiction, L’Harmattan, 2011. ↩
On la croyait annoncée pour 2012… et bien non, c’est en 2013 qu’elle va frapper, durant le festival Bobines et Parchemins, et plutôt deux fois qu’une.
Au programme, des fins du monde par légions, avec des projections de films dans trois salles différentes suivis de débats, une émission de radio, une rencontre autour des séries télé, une balade dans le Paris médiéval by night. Pour plus d’informations, jetez un oeil au programme plus bas. Bobines et Parchemins, les fin(s) du monde : y survivrez-vous ?
Steve Reeves dans Les travaux d’hercules (1957), son premier péplum.
Parmi les cohortes d’acteurs ayant incarné les Hercules, Samson, Ursus et autres Maciste dans les péplums transalpins des années 50 et 60, difficile de ne pas évoquer le plus connu d’entre eux : Steeve Reeves. Ce culturiste fut l’un des premiers Américains à s’expatrier à la Cinecittà, un voyage qui n’avait rien d’infamant, bien au contraire. En quelques films en sandale et en jupette, Reeves devint l’acteur le mieux payé d’Europe à la fin des années 50. Sa carrière influença bien d’autres comédiens, notamment chez les culturistes. Il suffit pour s’en convaincre de citer un Autrichien célèbre qui, entre deux courses poursuites avec Sarah Connor, expliquait sur son site au moment de la mort de Reeves en 2000 : « J’ai grandi adolescent avec Steve Reeves. Il était le héros que j’acclamais au cinéma et le champion culturiste dont les photos ornaient ma chambre1« . Lire la suite sur le site du magazine Métaluna, partenaire du festival Bobines & Parchemins…
« As a teenager, I grew up with Steve Reeves. He was the hero I cheered for in the cinema, and the champion bodybuilder who’s pictures hung in my room » Voir la déclaration ici. ↩
Pas le temps d’aller au festival, trop loin, trop cher… rassurez-vous, les bobinettes sont là. Deux projections périphériques gratuites du festival qui permettront d’explorer des genres cinématographiques en marge du cinéma médiéval.
Avec, pour rester dans l’ambiance fin(s) du monde, deux films apocalyptiques présentés par Rurik Sallé, Wiliam Blanc et leurs invités :
le mardi 12 novembre, à partir de 19 heures, projection des Derniers jours de Pompéi (1959). Sergio Leone et l’acteur culturiste Steve Reeves réunis pour un classique du péplum où la fin du monde rime avec peur du déclin et des excès de la technologie. Avec, en invité, Florent Fourcart, auteur du livre Le péplum italien, grandeur et décadence d’une antiquité populaire (IMHO, 2012) qui viendra dédicacer pour l’occasion sont ouvrage. Attention séance costumée avec, pour le meilleur costume, un exemplaire offert du livre de F. Fourcart. Gladiateurs en pagne acceptés, mais sans huile !
Pas facile de fuir la fin du monde en sandales dans « Les derniers jours de Pompéi » (1959)
le mardi 14 janvier, à partir de 19 heures, projection des Sorciers de la guerre (1977), film d’animation médiévalo-apocalypto-psychédélique. Une terre dévastée après une apocalypse nucléaire, un nouveau Moyen âge, un affreux très affreux et un héros tout en finesse. Réalisé par le sorcier de l’animation Ralph Bakshi. Débat avec Fabrice Blin (à confirmer)
Les deux projections auront lieu à l’Espace Jemmapes, 116 quai de Jemmapes, Paris 10e arrondissement (Métro Gare de l’Est ou Colonel Fabien), juste en face du canal pour celles et ceux qui auraient envie de prendre un bain. Le plan est là :
L’équipe de Bobines et Parchemins est heureuse d’annoncer que le festival est soutenu par deux nouveaux partenaires.
Tout d’abord, l’excellent magazine « cinock’n’roll » Metaluna, consacré entre autres aux cultures du cinéma bis et de ce qui a été, pendant longtemps nommés les « mauvais genres ».
Vient ensuite le non moins excellent site Histoire pour tous, regroupant professionnels et amateurs autour d’une même passion… non, non, pas la pêche à la truite en haute montagne, mais l’histoire sur tous ses supports, du bon gros livre universitaire aux jeux vidéo.
Tout cela va dans le sens que nous étions fixé au début du festival : créer un lieu de rencontre entre historiens et non-historiens, entre professionnels de l’histoire et amateurs, entre monde du cinéma et monde de l’université. Alors, pour fêter ça, la bande annonce d’un des films que nous allons diffuser cet automne dans le cadre de la deuxième édition de Bobines & Parchemins, le très angoissant Black Death avec Sean « Winter is coming » Bean. Finis de rire !
La vidéo « souvenir » du festival 2012, de quoi vous donner l’eau à la bouche pour la version 2013, qui sera encore plus folle.
Avec, dans le désordre d’apparition :
les intervenants : Didier Panfili, Joseph Morsel, Yann Potin, Corneliu Dragomirescu, Patrick Boucheron, Sophie Wahnich.
les gens dans la salle : Marc « moustache » Saffar, Exomène, Christophe Naudin, le mec aux cheveux long avec pleins de questions bizarres, d’autres gens dans la salle dont on ne connait pas le nom mais qu’on remercie d’avoir été là et d’avoir participé, de s’être costumé et d’avoir acheté des t-shirts.
les membre du spectacle : Sadik Sadie, les Fugu dal Bronx, Alexandre Arathoon, la compagnie des joyeux liseurs…
l’équipe du festival, qu’on ne présente plus…
Musique et ménestrelerie : les indispensables Fugu dal Bronx.
Prise de vue et prise de son : le non moins indispensable Frédéric Ambroisine.
Montage : le jeune écuyer Yohan Labrousse.
Attention. Une erreur s’est glissée dans la vidéo (le fautif a dû avaler son poids en masses d’arme). Le premier à la trouver gagnera une entrée gratuite pour une des séances du festival 2013 (répondre via le formulaire de contact).
Eh oui, les premières dates de Bobines & Parchemins 2013 sont tombées. Le thème de cette année, les FINS DES MONDES… il fallait faire ça en 2012 paraît-il, mais, comme le prouve l’actualité, l’eschatologie n’est jamais passé de mode.
Les premières dates donc, au cinéma d’Aulnay-sous-Bois, le bien nommé Jacques Prévert :
dimanche 27 octobre à 16h : Le Nom de la Rose, de Jean-Jacques Annaud (1986). Des moines, des livres, du pain, du vin… et l’Apocalypse en direct. Projection suivie d’un débat avec Antoine Destemberg maître de conférences en histoire médiévale à l’Université d’Artois et à Sciences-Po (Paris) et auteur de L’honneur des universitaires au Moyen Âge, Paris, PUF, (à paraître).
vendredi 13 décembre à 20h30 : Excalibur, de John Boorman (1981). Des chevaliers, des épées, et la fin des temps sur une musique de Wagner. Qui dit mieux ? Projection suivie d’un débat avec Aude Mairey, historienne au CNRS et auteure de Richard III, (Ellipses, 2011). Projection précédée d’une SURPRISE !
Rester connectés à Bobines & Parchemins. D’autres dates à venir sur Paris !!!
Pour la nouvelle année, nous vous offrons (enfin) le podcast de l’émission consacrée aux rapports entre cinéma et Histoire. Avec, comme invités :
Corneliu Dragomirescu, historien et cinéaste (oui, c’est possible d’être les deux, la preuve), c’est livré à une dissection en règle de la comédie de Mel Brooks, La folle histoire du monde (1981). Attention, âmes sensibles s’abstenir.
Solal Abeles, qu’on ne présente plus, ira voir du côté de la Russie actuelle avec L’arche russe de Sokourov (2002), le film avec le plus long plan-séquence de l’histoire.
Adrien Genoudet, doctorant à l’EHESS, nous parlera d’un muet, Haxan (1922), film fou fou fou sur la sorcellerie. Tremblez brave gens !!! Précisons aussi que ce film est libre de droits donc disponible gratuitement à cette adresse.
William Blanc (un peu enroué) fera un détour par le cinéma de Sacha Guitry pour parler du roman national dans le 7e art (voir aussi cet article).
et toujours Aurore Chéry et le Gandalf de l’émission, Exomène.
Avec, pour clore le tout, une musique de circonstance, « Der Golem » repris par Fantômas dans leur album The director’s cut (2001).
L’émission (diffusée le 25 octobre 2012 sur Radio Libertaire) est ici : bonne écoute.
Et, en cadeau bonus, la formidable scène de l’Inquisition selon Mel Brooks.
Et oui, dimanche 28, c’était la dernière de « Bobines & Parchemins » Saison 1. L’heure de faire un bilan pour cette première expérience.
Au Desperados. Photo Frédéric Ambroisine.
5 films projetés avec en moyenne 70 spectateurs.
4 débats qui seront bientôt mis en ligne, avec des historiens et des cinéastes parfois déchaînés (la palme à Yann Potin) !
une trentaine de personnes en costumes, dont des élèves d’un collège du XIIIe arrondissement que nous saluons au passage.
une soirée où sont passés, d’après nos scribes, plus d’une centaine de personnes dans une ambiance déchaînée malgré l’annulation au dernier moment du lancer de gobelins.
une balade autour de la chevalerie à Paris avec une soixantaine de personnes.
Le jeudi 25 octobre, à 16h30 sur 89.4FM, dans le cadre du festival Bobines & parchemins, une émission de radio mucho especial où l’on parlera de quatre films, oui, pas un de moins, et de la représentation de l’histoire au cinéma.
Corneliu Dragomirescu, historien et cinéaste (oui, c’est possible d’être les deux, la preuve), se livrera à une dissection en règle de la comédie de Mel Brooks, « La folle histoire du monde » (1981). Attention, âmes sensibles s’abstenir.
Solal Abeles, qu’on ne présente plus, ira voir du côté de la Russie actuelle avec « L’arche russe » de Sokourov (2002), le film avec le plus long plan-séquence de l’histoire.
Adrien Genoudet, doctorant à l’EHESS, nous parlera d’un muet, « Haxan » (1922), film fou fou fou sur la sorcellerie. Tremblez brave gens !!!
William Blanc fera un détour par le cinéma de Sacha Guitry pour parler du roman national dans le 7e art.
Et le tout sera accompagné de la musique des Fugu dal Bronx, avec un petit détour par « Final Cut » de Fantomas.
Avec le toujours formidable Exomène à la technique.
Rendez-vous sur radio Goliard[s]/radio libertaire.
Une soirée à la Cantada – cabaret du néantle vendredi 26 octobre à partir de 20 heures. Venez avec vos cottes de mailles pour un programme qui va vous esbaudir, comme on disait dans l’temps !
Un ciné concert des fameux Fugu Dal Bronx (Vanina Vela, violon ; Rurik Sallé, guitare ; Franck Barraud, basse ; Emeric Fortin, batterie ; Randy, piano).
Un festival pour voir des films fous-fous-fous, pour causer du Moyen âge et du cinéma…
Pour danser le smurf aussi ?
Euh… ouais. Enfin… bon, une vidéo vous expliquera ça mieux que de longs discours.
Et oui, le festival (qui aura lieu du 24 au 28 octobre 2012) a besoin de votre soutien. Alors donnez des écus, des florins, des roubles, des euros, pour que le projet voie le jour. A VOS BOURSES !